mardi 15 septembre 2015

Cusco, débuts en terre inca

Coucou tout le monde !

Nous voici à Cusco, à 3400m d'altitude, depuis quelques jours, haut lieu des principales curiosités incas connues aujourd'hui. Malheureusement des déboires digestifs non négligeables nous ont un peu gâché les débuts. De longs trajets en bus entre le canyon de Colca et Cusco avec chacun le ventre à l'envers auront été une vraie épreuve de self-control, mais nous n'aurons pas réussi à repousser nos limites en la matière bien loin... Bref, repos forcé après ces indigestions et du coup on passe quelques jours vraiment tranquilles à se requinquer.

Dans tous les cas nous avions prévu de passer du temps à Cusco tant cette ville regorge de monuments et de sites remarquables. Nous prenons le temps de nous imprégner de l'ambiance du centre historique : de belles places, de belles églises, des rues pavées et des murs incas ça et là. La ville a du cachet, c'est classe. Pas de doute, Cusco est bien à part au Pérou et est une vraie capitale culturelle. Le nombre de touristes du monde entier qui s'y presse en est presque déstabilisant, et quasiment tous les cusquenos (habitants de Cusco) travaillent en lien avec le tourisme.







    La plaza de armas






A Cusco et dans tout le sud andin, la tradition consiste à placer un couple de figurines d’argile de taureau sur les toits des maisons avec la véritable conviction que ceux-ci, par leur bravoure, défendront la progéniture, le bétail et apporteront la prospérité au foyer, aux mariages, la fertilité aux ménages et la protection des foyers.

Nous repérons vite le marché couvert, toujours aussi important, organisé et agréable. Les beaux étalages sont nombreux, très complets. Des marmites de soupes et autres réjouissances qui sentent bons mijotent dans l'espace restauration. En cette période de diète, un petit jus sucré est le bienvenu et particulièrement le jus d'orange-mangue-fruit de la passion... Ouhlala qu'il est bon celui-là ! Aucune goutte d'eau ajoutée à ce 100% pur jus de 500 ml chacun ! Un régal ! 





La ville de Cusco est aussi très animée par les locaux. Tous les jours nous tombons sur une manifestation locale, souvent un défilé. Le dimanche, un défilé militaire se tient sur la plaza de armas. On se croirait au 14 juillet à en voir les régiments au garde à vous et les montées de drapeaux, mais non, ici, le défilé a lieu tous les premiers dimanches de chaque mois...
Puis lundi, mardi et mercredi (oui oui trois jours) c'est la fête de la nativité. Alors là attention les oreilles, ce sont des dizaines de fanfares avec leurs danseuses et danseurs en tenues traditionnelles qui se succèdent tous les après-midi. Chaque groupe représente une ville ou une région voisine de Cusco. Le défilé doit s'étendre sur des kilomètres. L'ambiance est bonne, ça danse, ça fait du bruit, mais après des heures de trompette et de grosse caisse, on sature un peu...





   Du cuy à manger tous les dimanches sur la place San Francisco

   Toujours sur la place San Francisco, des jeux sont installés le soir



Et les incas dans tout ça ? Ça vient, ça vient, doucement ! Quand on passe dans les rues aux murs de pierres parfaitement ajustées, là, on sent qu'on arrive dans un autre monde, et on ne peut s'empêcher de commenter : "Ah ouais quand même ! Mais... Comment ont-ils fait ça ?!!"
Des pierres énormes de plusieurs dizaines de tonnes ajustées au millimètre près sont ingénieusement empilées, rien n'est laissé au hasard. Même une lame de couteau, si fine soit-elle ne parviendrait pas à s'enfiler partout entre deux pierres. Littéralement bluffant ! 



Mais au fait de quand datent toute ces constructions ? À votre avis de 500, 1000, 2000 ans, ou plus ? Disposaient-ils du feu ? Du fer ? De l'écriture ? Et de quels outils ?
Nous ne sommes pas de fins historiens, alors excusez nos résumés d'avance... Mais en gros ces constructions de pierres parfaitement ajustées par les incas datent du XIIIème au XVIème siècle, donc tout juste avant l'arrivée des espagnols en Amérique du Sud. En fait plusieurs constructions étaient même encore en cours lorsque les espagnols ont débarqué. C'est donc très récent. Alors qu'à ce moment-là en Europe on maitrisait l'écriture, le fer, la navigation et bien d'autres choses depuis longtemps ! Et rien à voir avec les pyramides d'Égypte qui ont quasi 3000ans... Voilà un petit recadrage temporel de circonstance.


Mais même si c'est relativement récent, les incas de l'époque n'avaient ni écriture (donc aucun plan), ni fer pour les outils... De grosses interrogations subsistent pour expliquer ces constructions énigmatiques. En tous cas ces prouesses nous scotchent complètement, et ce, à chaque site visité. Fascinant...

La vallée sacrée autour de Cusco abrite pas mal de ruines incas, avec chacune des spécificités et autant d'interrogations. Nous n'en ferons pas la liste, mais nous vous donnerons celles qui nous auront le plus marqués. 
Nous commençons par la cité de Pisac, un site archéologique remarquable qui s'étend à flanc de montagne sur 500m de dénivelé. Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, le site avait une triple fonction. Des terrasses immenses se succèdent sur les pentes raides, et des habitations et autres ruines sont perchées ici et là. Les différences d'altitude importantes entre les terrasses du bas et du haut de la vallée permettaient de varier les cultures, la température n'étant pas la même d'une zone à l'autre. L'exposition au soleil en fonction des versants permettait aussi un ajustement pour les différentes variétés cultivées. Des systèmes d'irrigation bien au point permettaient d'arroser à leur guise chaque terrasse. Voilà entre autres pourquoi les incas ne se contentaient pas de cultiver tranquillement en fond de vallée à plat. De plus, on pense que Pisac défendait l'entrée sud de la Vallée Sacrée, tandis que Choquequirao (site déjà visité par Vincent il y a quatre ans) défendait l'ouest et la forteresse d'Ollantaytambo (voir le prochain article), le nord.




On peut voir également sur le site archéologique des falaises percées d'excavations. Ces dernières étaient des tombes de villageois incas qui ont été pillées avant l'arrivée des archéologues. Nous redescendons tout le site à pied jusqu'au village de Pisac en fond de vallée, le cadre est vraiment imposant. On découvre ce nouveau genre de décor et d'ambiance, l'effet de surprise en est sans doute décuplé... 
   Tombes construites dans la falaise

Le village de Pisac est bien agréable et vivant, surtout en ce dimanche. Le marché, multicolore, nous en mettra plein les yeux.




   Des patates, des patates et encore des patates ! On trouverait plus de 1000 variétés de ce délicieux tubercule en Amérique du Sud 


Nous terminons cette journée sur le site de la forteresse de Sacsaywaman, à deux kilomètres de Cusco. Construite à l'origine dans un but défensif, la forteresse se trouve à 3 700 m d'altitude. Elle abritait la défense de la capitale inca et servait aussi de lieu de culte. Elle a la forme d'une tête de puma, animal sacré dans la tradition inca. Cette fois ci c'est un site à plat, immense, entièrement fait de gros murs de pierre ressemblant à des remparts. Les pierres à la base sont vraiment énormes. Il fallait sans doute des dizaines voir centaines d'hommes pour déplacer de tels monuments. Malheureusement, nous arrivons un peu trop tard sur le site pour bien en profiter, mais l'effet "waouh" est bien là. Actuellement l'esplanade sert de terrain de jeux et de lieu de commémoration.




    Vue sur la ville de Cusco


Nous sommes vraiment impressionnés par ces constructions à la fois sommaires mais tellement énigmatiques. On a hâte d'en voir d'autres. La suite des surprises au prochain épisode !

La bise ajustée, précisément !







1 commentaire:

  1. notre coup de cœur du voyage...si vous allez à Ollantatambo, allez boire un verre à "La Esquina" et passez le bonjour à Raider (le patron) de notre part...on avait passé un mois dans ce magnifique village pour faire du bénévolat pour "mi pequena ayuda". Nicolas avait appris à Raider à faire des tartes aux pommes...en fait-il toujours? La bise Quechua !!

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