mardi 8 septembre 2015

Canyon de Colca, chaleur et cactus en pagaille

Coucou tout le monde !

Nous quittons Arequipa (2400m) et ses alentours avec des belles images en tête, direction le Canyon de Colca.


C'est évidemment en bus que nous vadrouillons, nous traversons des immensités incroyables durant les 6 heures de trajet. Le Misti et les autres volcans nous surveillent toujours d'un coin de l’œil, la végétation se fait de plus en plus rase et rare au fil des kilomètres et l'air est de plus en plus frais. La route monte, monte, monte... On commence à avoir l'habitude de dépasser les 4000m mais là, au passage du col de Patapampa, l'altimètre affiche 4850m ! Ah quand même... La vue est époustouflante, d'un côté le Chukura tout proche qui nous domine à 5360 mètres, et au loin de nombreux volcans dont le Chachani (6075 mètres), l’Ampato (6318 mètres) et certains autres en activité. Les espaces sont infiniment grands, et les petites herbes rases ("brousses" ou "steppes" péruviennes ?) semblent s'être installées jusqu'à perte de vue. 






   Vue du col !

La route redescendra ensuite vers Chivay à 3700 mètres. Le versant est plus vert. Le village, qui semble bien plus bas que nous est disséminé parmi d'innombrables cultures en terrasses. Vu de haut, le patchwork est magnifique. Le fameux canyon semble s'esquisser de mieux en mieux, mais on est encore loin de s'imaginer la réalité.


   Chivay au fond

De Chivay, point d'entrée le plus visité du canyon, on poursuit encore pendant deux heures jusqu'à Cabanaconde, sur une piste superbe qui longe le vide. Et là, attention les yeux, on se rend compte que ça plonge très très très profondément. Les terrasses, toujours bien présentes lorsque la configuration géographique le permet, contrastent avec des zones bien plus aériennes, comme en témoignent les quelques miradors pour observer les condors ici et là. L'impression est superbe, rien qu'en bus on en prend plein les yeux, on a hâte d'aller voir tout ça de près !



Cabanaconde est un petit village à 3200m qui domine le canyon. Au bout du village, c'est le grand vide ! Point de départ des randonnées, la zone est finalement peu touristique. En effet 80% des gens viennent observer le canyon seulement depuis le haut, et ne se rendent donc pas jusqu'ici. On remarque vite la tenue traditionnelle locale : les robes et les chapeaux des femmes sont brodés à la main et bien colorés. C'est vraiment différent de ce qu'on a pu observer jusqu'ici.







Nous dormons à l'hôtel Patchamama et mangeons d'excellentes pizzas au feu de bois. (les Levin on aura bien pensé à vous). Elles valaient effectivement le détour, qui plus est avant les trois jours de randonnée qui nous attendent.



Le lendemain, nous partons en mode léger : un pique-nique par jour, quelques gâteaux et des affaires chaudes au cas où. Ça nous change après le trek de Santa Cruz, et c'est bien agréable ! On emporte une bonne dose d'eau car il promet de faire chaud...



Jour 1 : Cabanaconde - Llahuar : D+ 185m / D-1215m
Grand beau ce matin et petit déjeuner royal en terrasse avec une salade de fruits et... une crêpe au sucre !!! Hummm elle est indétrônable celle-là, ça faisait longtemps ! Départ à 9h après quelques courses au village, le soleil est déjà haut.


  Top départ !

Le chemin est évident, on n'a qu'un croquis en guise de carte, mais il devrait largement faire l'affaire.
Nous longeons le haut du canyon d'abord, de beaux points de vue sur cette immensité profonde sont l'occasion de bien repérer nos prochaines étapes. On est sereins sur l'itinéraire.
Puis le chemin plonge, direction le Rio Colca tout en bas. La végétation est jaunie voir complètement cramée par le soleil, seuls les cactus semblent résister et même s'y plaire. On n'aura jamais vu autant de cactus.











    Danseurs croisés en chemin !

On sent que le soleil dicte sa loi en journée, il n'y a aucune ombre nulle part. Nous avons bien joué sur l'eau, et marchons d'un bon pas ce qui nous permet de ne pas trop déguster. Il faut dire que nous avons une belle carotte qui nous tend les bras aujourd'hui, puisqu'à l'arrivée à Llahuar nous attendent des piscines d'eau chaude ! Après avoir traversé le fameux Rio, une rapide remontée nous amène dans ce "village", enfin il y a juste ce gîte et trois maisons. Nous arrivons vers 13h, mangeons un bout et passons l'après midi à glandouiller dans les bains un peu plus bas, bordant le Rio, en compagnie de deux sympathiques français, Teddy et Laurie. On a ce cadre grandiose pour nous quatre, on apprécie !

  
   Cabane pour la nuit !


Le soleil se couche, la température reste clémente malgré tout. La doudoune n'était pas franchement nécessaire. Après avoir donné un sympathique coup de main en cuisine, on se régale d'une soupe (excellente crème de maïs) et d'une assiette de riz-petits légumes du jardin.
La pleine lune se lève, elle illumine tout le décor jusqu'au fond du canyon, superbe ! Quelle chance on a !



Jour 2 : Llahuar - Fure - Cascade Huaruro - Malata : D+1505m / D-975m.
C'est de fait LA grosse étape de notre petit tour. Nous décidons de passer par Fure aujourd'hui, en poussant si possible jusqu'à la cascade Huaruro, un chemin peu parcouru à cause de la longueur de l'étape, mais qui promet d'être bien sauvage.

Réveil matinal pour marcher à la fraîche un peu plus longtemps. On remonte un vallon adjacent au Canyon, qui semble sans fin. On monte pourtant assez rapidement 1000m de dénivelé, mais on a l'impression qu'il faudrait encore en monter 2000 pour sortir du canyon. Effectivement ce canyon de Colca n'est pas aussi "immense" que le Grand Canyon des USA, mais il est plus profond. Ici la différence entre le sommet le plus haut et le fond du canyon dépasse les 3000m. Ce qui en ferait le canyon le "plus profond" au monde, après le canyon de Cotahuasi, à quelques dizaines de kilomètres d'ici. Impressionnant dans tous les cas !


   Llatica




Nous voici à Fure après trois petites heures contre les cinq indiquées, on se dit qu'on a le temps d'aller à la fameuse cascade. Fure est un petit village très sommaire, haut perché, loin de tout, et quasiment abandonné en ce moment. Seule une petite famille est présente le jour de notre passage.
Le soleil est maintenant bien fort, on accuse le coup en arrivant enfin à la cascade Huaruro. Elle est bien belle, on se demande d'où sort toute cette eau. On croise cinq péruviens qui viennent pêcher ici. C'est quand même fou, comment les truites remontent-elles jusque là !?! On ne croisera personne d'autre de la journée.



    Fure 





On se régale à midi avec une excellente salade de pâtes qu'on se traîne depuis le premier jour spécialement pour cette longue journée ! Fini la semoule (enfin pour cette fois)... Trop bon, il fallait bien ça ! On continue sous le soleil, le chemin est maintenant en balcon direction Malata. Les paysages sont superbes, il y a un peu d'air, on en prend plein les yeux ! On ne compte plus les cactus croisés depuis le début, et en dehors des cultures en terrasse qui sont idéalement irriguées, c'est très aride.

La dernière partie de l'étape est plus monotone puisqu'on rejoint une grosse piste, moins de charme et plus de poussière... On se met en mode "patience" et on attend que les kilomètres défilent petit à petit... Céline voit soudain deux condors approcher! Ils nous passent à 20-30m au-dessus, on voit leur belle tête blanche, pas de doute ce sont eux ! Ils paraissent vraiment immenses ! Ils enroulent un thermique et sont vite très haut. Quelle classe quand même ces bestioles !



Nous arrivons à Malata pas fâchés, après 8h de marche contre les 11 indiquées. On s'en sort bien, mais effectivement c'était long. On trouve une auberge toute simple, dans ce petit village bien authentique. Le papi est d'une gentillesse extrême, mais est tout désolé car sa femme est partie à Arequipa, il nous promet de faire de son mieux pour nous... La voisine vient l'aider pour nous concocter un délicieux repas, on a une douche chaude, un petit déjeuner, une belle chambre, on n'en demandait pas tant ! 




   Mini élevage de cuy, les fameux cochons d'Inde 

   Même si c'était très bon, il est mieux de voir l'état de la cuisine après avoir mangé...




Jour 3 : Malata - Sangalle - Cabanaconde : D+1075m / D-440m
Voici une journée bien plus courte et tranquille que la veille, mais surtout aujourd'hui il y a piscine !
Après une mini grasse mat', on va se balader dans le village avant de démarrer. Malata est bien paisible, loin de tout, mais raccordé au réseau routier péruvien depuis quatre ans (seulement !) grâce à cette fameuse piste qui va à Cabanaconde (en 2h peut être ?). C'est sans doute un soulagement pour les habitants du coin. Seulement une petite dizaine de voitures par jour doivent l'emprunter. 







   Terrasses de Malata

Nous ne nous éternisons pas et descendons rapidement au fond du canyon 400m plus bas, à l'oasis de Sangalle. C'est un simple lieu de passage à première vue, mais certains ont eu le nez fin en aménageant quelques belles piscines et de quoi dormir sur place. Le cadre est superbe, les jardins sont entretenus avec goût. On y passe une bonne partie de la journée, génial !







Et il est temps de remonter jusqu'à Cabanaconde, 1000m plus haut. On attend volontairement qu'il soit un peu plus tard dans l'après-midi pour ne pas trop déguster avec le soleil. La remontée est raide, mais elle passe finalement bien. On arrive au village avec les lumières de coucher de soleil, c'est superbe !



Une bonne pizza au feu de bois ce soir (et oui on y revient !) terminera ce beau passage à Colca !

La bise, sans cactus...



1 commentaire:

  1. Non mais c'est quoi cette piscine de rêve là, dans l'oasis de Sangalle ?! Superbe!! C'est des coups à y rester plusieurs jours ça!!
    Imagine 2 secondes Vincent : Luc toi et moi + un ballon...

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