vendredi 10 juillet 2015

Le Sud du Caillou à la voile

Coucou !

Après deux semaines sur les petites îles, nous voilà de retour sur le Caillou à Nouméa. Nous retrouvons Christophe, un cousin de Céline installé ici depuis de nombreuses années, qui nous fait l'immense plaisir de nous emmener naviguer quatre jours à bord de son voilier ! Quelle chance incroyable !!!


Nous mettons tous les trois cap au Sud de la grande terre pour le week-end. Grande découverte du monde de la voile pour nous deux ! Manipulations de cordes, nœuds, vents, courants, cartographie, gps, bancs de sable et îlots à éviter, gestion de l'énergie à bord, etc... Pas de quoi s'ennuyer une seconde pendant la navigation pour notre petit équipage ! Nous ne quittons pas le lagon qui entoure la Nouvelle-Calédonie, du coup les fonds sous marins ne sont pas très loin (50 mètres de profondeur maximum) et l'océan moins agité qu'au grand large. 



Une première étape de 5h avec des vents de travers favorables (et quand même un bon mal de mer pour Céline) nous emmène jeter l'ancre dans une baie de l'île Ouen à la nuit tombée. Nuit un peu agitée à bord, ça tangue, ça tangue... Au petit matin, nous découvrons des paysages sauvages sur une terre très rouge, contrastant avec le bleu marine du lagon et le vert intense de la végétation. Aucune habitation en vue, seuls quelques cocotiers ça et là qui semblent témoigner de la présence humaine. Les marins d'eau douce que nous sommes s'émerveillent de tout !



Nous gagnons la baie de la Somme où nous mouillons pour tout le weekend. Nous sommes à portée de kayak du petit village de Prony, ancien village de bagne où des déportés de métropole ont séjourné pour des travaux forcés. Une petite promenade sur la terre ferme nous fait constater que nous continuons à tanguer, nous avons déjà le mal de terre ! La femme de Christophe, Mitsuyo, sa fille Naomi ainsi que notre copine Magali nous rejoignent pour deux jours à cet endroit. Nous passons le week-end tous ensemble à bord, vraiment super sympa d'autant plus que la météo est avec nous !



Christophe, en fin chasseur sous-marin, ne tarde pas à plonger et à attraper des belles loches saumonées ! Tout le weekend nous avons droit à un festin de poisson cru, mariné ou cuit avec des  légumes et des fruits cueillis ici et là. L'occasion de découvrir la salade thaïtienne : poisson cru mariné dans un jus de citron, avec carottes râpées, concombre, tomates, le tout arrosé de lait de coco. Sans oublier la salade de papaye verte râpée. Un pur délice !


    Loche saumonée


 
Le kayak nous permet d'accoster facilement à la mangrove jouxtant la baie de Somme dans laquelle nous avons mouillé. Encore un bel endroit, surtout au coucher du soleil lorsque des tonalités orangées apparaissent...




L'îlot Casy trône au milieu de la baie, inhabité et sauvage, gardé par Mousse, un vieux chien qui attend sagement le prochain bateau et accompagne les visiteurs du jour. Nous accostons, allons nous dégourdir les jambes au milieu de la végétation tropicale et luxuriante. De nombreuses espèces végétales très différentes (dont les fameux pins colonnaires) : Christophe en connaît un rayon, c'est agréable. La couleur de l'eau ici oscille du vert émeraude au bleu turquoise... Toute la périphérie de l'îlot est une réserve sous marine où nous plongeons admirer des coraux impressionnants, de véritables arbustes très ramifiés avec des sortes de fleurs colorées aux extrémités. Des poissons de toutes les couleurs. Splendide ! On sait que des grosses bestioles aux dents affutées peuvent ne pas être bien loin, alors on doit avouer qu'on n'est pas franchement rassurés sous l'eau...



    Du sommet de l'îlot Casy





Les roches de cette région sont rouges. Il s'agit en fait de latérite, une roche riche en hydroxyde de fer et en alumine dans laquelle est concentré du nickel. Le nickel est la principale richesse de Nouvelle-Calédonie. Deux multinationales se partagent l'exploitation du butin. On aperçoit l'une d'entre elles pas très loin de la baie de La Somme, c'est gigantesque : une ville entière pour accueillir tous les employés, un port dédié et des milliers d'hectares dénaturés pour l'exploitation du précieux minerai. Le nombre d'emplois liés à cette exploitation est non négligeable. 

La vie à bord du voilier est bien agréable une fois amarré à une bouée. L'espace est restreint, ingénieusement agencé, plein d'astuces, chaque objet a sa place et doit être de préférence accroché pour la navigation. Ce bateau a du cachet, on se plait à découvrir cette belle maison flottante.


Le retour se fait sans escale en 8h le dernier jour. On fait pas mal de manipulations de voile intéressantes, notamment un épisode en ciseaux par vent arrière : grand voile à bâbord toute et génois tangonné à tribord ! Les connaisseurs devraient apprécier... On cogite et on essaye différentes manipulations avec Chritophe qui se fait la main sur son nouveau jouet ! Nous suivons la cartographie de près au gps et à l'ancienne au compas pour s'amuser ! (Surtout Vincent qui lui n'a pas le mal de mer !!!)



Nous avons littéralement découvert le monde de la voile ce weekend, une nouvelle porte s'est entre-ouverte. Même si nous ne sommes pas allés dans le grand large, on se rend compte de toutes les possibilités que peut offrir un tel voilier. On pourrait même rentrer en France à la voile, ça paraît fou ! Nous passons au port de Nouméa le lendemain nous imprégner de l'ambiance des voiliers amarrés à quai. Véritable petit village, il est rempli de bateaux installés à l'année ou en escale après être arrivés de toutes les mers du globe... À Nouméa, les loyers sont tellement chers que nombreux sont ceux qui habitent dans leur bateau. D'ailleurs on peut même louer un bateau exactement comme un appartement ! Sinon des annonces de matériel et de recherche de partenaires sont exposées à la marina du genre : "recherche une place sur un bateau pour les îles Fidji, les îles Samoa, ou encore la Nouvelle-Zélande, départ dans les deux prochains mois". Ou "recherche équipage pour aider à la navigation les 3-4 prochains mois, direction la France, départ quand vents favorables" ! Ça laisse rêveur...
Rassurez vous, surtout les mamans, nous ne sommes pas (encore ?) décidés à prendre le grand large pour autant !

La bise qui tangue !

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