samedi 19 septembre 2015

Le trek du Salkantay, dans la cordillère Vilcabamba

Hello les z'amis !


Notre prochain objectif est le célèbre Machu Picchu, ce serait dommage de passer à côté ! Cette cité est bien isolée en montagne et les moyens d'y parvenir sont nombreux mais ce n'est pourtant pas si évident. La simplicité serait de prendre le train, mais il est vraiment très cher (80$ l'aller, 4h)... Nous pourrions aussi prendre le bus : 6h de bus minimum suivi de 2h de marche pour rejoindre le pied du Machu Picchu. Idem au retour du coup. Comme nous avons le temps, nous cherchons plutôt à y aller à pied pour profiter des montagnes de la fameuse cordillère Vilcabamba. Le célèbre chemin de l'Inca est limité à 500 personnes par jour (guides et muletiers inclus) et est réservé des mois à l'avance, alors forcément nous oublions. 
Notre choix se porte finalement sur le trek du Salkantay, quatre jours pour arriver à Aguas Calientes, au pied du Machu Picchu. Les agences de trekking sont nombreuses à le proposer, cet itinéraire est un classique. On se décide à y aller seuls, on n'a que trois jours de vivres à porter, on devrait pouvoir se ravitailler à partir de la fin du 3ème jour, du coup nos petites épaules apprécieront. 


Nous suivons globalement le chemin en rouge qui est bien le trek du Salkantay. Le chemin en rose, qui suit la même route le premier jour, est le chemin de l'Inca (et non le Salkantay comme indiqué)

Jour 1 : Cusco - Salkantaypampa : D+ 700m / D- 380m
Réveil à 4h, nous prenons le premier collectivo du jour à 4h30 pour Mollepata, point de départ classique du trekking. Coup de chance puisqu'il reste deux places quand on arrive, du coup on part tout de suite pour 3h de route. Arrivés tôt dans le petit village de Mollepata, nous guettons un camion ou une voiture pour aller au bout de la route, 20km plus loin à Soraypampa à 3900m. On n'a guère envie de marcher une journée sur une piste poussiéreuse, étape qui n'est manifestement pas la plus sympa, et surtout on a repéré un petit lac isolé au pied de ce massif du Salkantay, à faire en aller-retour. Deux allemands sont exactement dans le même cas que nous, on partage donc une voiture facilement. La piste s'enfonce dans une longue vallée, et soudain après un virage, un énorme (vraiment énorme) massif blanc immaculé se dresse tout au fond, il culmine à plus de 6200m, impressionnant ! Bienvenus dans le Salkantay !



Nous voilà donc à 9h au pied de cette énorme montagne, à Soraypampa, sous un soleil éclatant, on a toute la journée pour en profiter ! Nous montons en direction du glacier, le chemin n'est pas très marqué signe qu'il doit être peu emprunté. 







Une petite heure plus tard la belle surprise du jour se dévoile sous nos yeux : la lagune Umantay, située à 4300m d'altitude est une vraie pépite ! L'eau est d'un bleu clair éclatant, avec des bords jaunes-verts. Elle est au milieu d'une belle moraine de cailloux plutôt rouges qui descend des glaciers. Le soleil est radieux, quel décor époustouflant ! Nous avons beau en avoir déjà vus quelques uns, ce petit lac de montagne est l'un des plus beaux que nous ayons pu voir ! On apprécie de longues minutes avant que les cumulus commencent à bourgeonner sur le massif.












Nous redescendons à Soraypampa et commençons à remonter la vallée qui monte au col du Salkantay que nous passerons demain. Nous plantons la tente à un bivouac d'herbe douillet à 4100m au lieu-dit Salkantaypampa, bien sauvage, juste avant une grosse moraine. Nous y sommes vers 14h, on a tout l'après-midi tranquille du coup. Repos ! On apprécie le cadre incroyable dominé par cette énorme montagne, le Salkantay. Elle est immaculée de neige, certaines corniches sont énormes sur les arêtes, on retrouve les ice-flutes, ces formations de neige si particulières des Andes dans les couloirs verticaux. Le tout est bien hostile, aucun itinéraire ne semble évident sur cette face. La nuit tombe, il ne fait pas bien chaud, et le vent en rajoute une couche. Lune noire ce soir, le ciel noir est crépi d'étoiles, la voie lactée semble exagérément blanche. Magnifique !








Jour 2 : Salkantaypampa - Chaullay : D+ 490m / D- 1700m
Aujourd'hui c'est la grande étape du trek, et la plus belle puisqu'on passe le col du Salkantay à 4650m. Tempête de ciel bleu au réveil, la météo semble de la partie ! Les groupes des agences se succèdent au petit matin avec toutes leurs mules et chevaux, c'est presque l'autoroute. Ils sont partis très tôt, enfin bien plus tôt que nous. Nous, nous prenons notre temps, attendons que les premiers rayons de soleil réchauffent l'atmosphère et viennent dégivrer et sécher la tente. Après un petit déjeuner, et quelques degrés en plus nous partons vers 8h30. La montée au col est vraiment très belle, on passe très proche du glacier et on se rend bien compte de la taille de tous ses séracs menaçants... L'altitude passe sans problème aujourd'hui, on apprécie vraiment ce cadre grandiose. Le passage du col est magnifique. Ah quand même qu'est ce qu'on est bien dans ces belles montagnes ! Quand on voit les groupes organisés défiler, on ne regrette pas notre choix de faire "bande à part" pour marcher !

  







La descente du col se fait dans une longue, longue, très longue vallée. Notre campement est 1700m plus bas que le col, autant dire que la végétation change vite. Depuis les cailloux et l'herbe rase d'altitude, progressivement, la végétation se densifie pour rejoindre la forêt tropicale. On plante la tente à Chaullay, à 2950m d'altitude, un petit hameau au milieu de la forêt, au bout d'une piste qui monte jusque-là. Nous faisons la connaissance d'Elise et Fred ce soir là, nos voisins de tente. Des savoyards fort sympathiques bien en forme (des solides du ski alpi...) avec qui on fera un bon bout de chemin les jours suivants.


Jour 3 : Chaullay - Santa Teresa : D+ 210m / D- 925m
Étape de pseudo transition aujourd'hui. Le temps est couvert au réveil, ça ressemble bien au climat tropical humide et nuageux. Cependant, ce matin, les nuages sont bien épais et bien hauts quand même. On finit d'abord de descendre la vallée d'hier sur un sentier qui traverse la forêt toujours bien dense. On repère quelques fruits, notamment un cousin du fruit de la passion en plus sucré, la grenadilla. Hummm que ça fait du bien après trois jours de pâtes et de sandwich au thon ! Nous arrivons à la Playa en fin de matinée où il n'y a de "playa" que le nom... 







On partage une voiture jusqu'à Santa Teresa avec Elise et Fred pour s'éviter une longue portion de piste poussiéreuse. Mais c'est aussi et surtout pour arriver plus rapidement aux bains d'eau thermale... Et oui, cet après-midi c'est piscine ! Ouhlala que c'est bon une baignade après ces trois jours à transpirer. L'eau, très claire et limpide, doit sortir des rochers à 40°C mais nous squattons tout l'après-midi le bassin, à 34-35°C, c'est juste parfait ! Par contre ici les mouches de sable dictent leur loi. Elles ne nous avaient pourtant pas manqués depuis le Nouvelle-Zélande. Ces mouches sont vraiment très agressives, tout le monde déguste, avec une intensité variable. On est presque tous criblés de boutons bien rouges. Certes l'anti moustique a limité les dégâts mais nous n'avons pas été épargnés pour autant. Le meilleur remède : passer l'après-midi dans l'eau et ne rien sortir d'autre que la tête ! Nous campons face aux thermes, spot génial en dehors de ces satanées bestioles...




Jour 4 : Santa Teresa - Aguas Calientes
Réveil avec le soleil, on se fait un dernier plouf avant de partir de ces belles piscines. Trop bon ! On remonte au centre du village de Santa Teresa, à 1700m d'altitude, à 1/2h de marche sous le soleil déjà bien fort.



L'étape du jour a peu d'intérêt, elle consiste essentiellement à rallier Aguas Calientes, point de départ du Machu Picchu. L'itinéraire se fait sur une piste en plein cagnard jusqu'à Hydroelectrica dans un premier temps. On partage une voiture sur ce tronçon avec Elise et Fred, pas fâchés d'avoir cette alternative. On sent qu'on est encore fatigués, alors on s'économise un peu, il faut bien le dire. Ensuite on longe la voie ferrée à pied sur une dizaine de kilomètres. Ici les bananiers et avocatiers affluent, c'est plutôt sympa de ramasser des avocats le long du chemin. Les montagnes sont très raides tout autour de nous, on comprend mieux pourquoi il n'y a pas de route ici. La voie ferrée longe une rivière, les flancs de montagne au-dessus de nous sont très verts malgré la verticalité des falaises. On discute bien avec nos deux compères, cette partie passe plutôt bien malgré la chaleur et... les fameuses mouches, accompagnées de mini moustiques tout aussi voraces.






Nous voici arrivés à Aguas Calientes à 2000m d'altitude. Cette petite ville est atypique puisqu'elle a été entièrement conçue pour le tourisme. Les gens ne passent ici que pour aller visiter le Machu Picchu le lendemain. Restaurants, hôtels et c'est à peu près tout, mais l'ambiance est finalement assez vivante et pas désagréable. Au premier abord il semble difficile d'imaginer où se trouve le Machu Picchu tellement les montagnes sont abruptes et hautes tout autour de nous. On a hâte de découvrir ce célèbre site dès le lendemain à la première heure ! En attendant, le soir c'est resto, steak d'alpaga au menu ! Miam !



La bise tropicale !

2 commentaires:

  1. Super ! Vous avez quand même une sacré capacité à trouver des bonnes solutions à tout! ça m'impressionne :)
    Eh, pensez quand même à faire un régime pour reprendre quelques kilo les rigolo ! Que vous soyez retapé pour la prochaine tourista ^^

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    1. Ouaip jusque là ca se goupille au top, mais on cherche bien ca n'arrive jamais par hasard. on se remplume de jours en jours, c'est un mauvais souvenir maintenant. La prochaine tourista a du soucis à se faire si elle veut nous abattre! On est au régime truites ces derniers jours!
      La bise frangin!

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