mercredi 2 septembre 2015

Arequipa, la Blanche

Hello tout le monde,

Après cette belle semaine dans la cordillère blanche autour de Huaraz, nous mettons le cap plus au sud du Pérou, à Arequipa.
Mais même avec les bus top-confort péruviens, la route est longue... Nous avons pris des semi-couchettes pour les deux nuits qui s'annoncent. Après la première nuit, nous avons une dizaine d'heures d'attente à Lima entre nos deux bus, mais on n'a guère envie de se balader, on est KO. Petit concours de circonstances (cependant organisé par mail à l'avance), on retrouve à la gare routière Alice et Hugo, rencontrés il y a 10 mois au Népal, qui finissent leur tour du monde ce jour même ! On n'a qu'une petite heure entre leur arrivée et notre départ, dommage, mais on est super contents de les retrouver et de discuter un peu ! Bon retour les copains et rendez-vous en France dans quelques mois !




Et c'est parti pour 16h de bus pour Arequipa. Cette fois on est même en "panoramico", ces places au premier étage tout devant ! Comme au cinéma... Ce qui nous permet de confirmer nos impressions sur le fait que la ville de Lima et une partie de la côte sont vraiment très arides et poussiéreuses. Ça ne nous donne pas franchement envie de nous arrêter.



Nous arrivons à Arequipa au petit matin, après une nuit pas des plus réparatrices. On dormira mieux le soir suivant, rien de grave...

Arequipa est une belle ville coloniale, souvent appelée la ville blanche. En effet, les bâtiments et édifices  du centre ville sont construits avec de grosses pierres blanches. Ce sont des roches volcaniques qui proviennent des volcans aux alentours. Arequipa est entourée de trois principaux volcans que l'on distingue très bien : le Chachani (6057m), le Misti (5822m) et le Pitchu pitchu (5571m). Arequipa est une ville très charmante, les rues sont claires du fait de la couleur blanche des pierres, elles sont également très soignées.
Nous parlons là du centre historique. En dehors de ça, Arequipa se transforme en une ville sale, poussiéreuse, faite de briques rouges, de béton gris, et de ferrailles... Nous avons la chance d'avoir un temps magnifique et une belle vue sur les sommets environnants, ce qui n'est pas toujours le cas vu la pollution et la poussière ambiantes...









L'attraction principale de la ville réside sans aucun doute dans le monastère Santa Catalina. Il s'agit du plus grand couvent religieux au monde, il abrite une communauté de sœurs carmélites. Une petite visite s'impose pour l'occasion, que nous ne regretterons pas (Les Levin merci pour l’info !). C'est une véritable petite ville dans la ville : des rues, des cloîtres, des maisons, des cours, des jardins... Construit en 1570, évidemment sous influence espagnole, toutes les façades et rues de ce monastère sont très colorées d'ocre ou de bleu pour rappeler l'Espagne. Les rues s'appellent alors Cordoba, Sevilla, Malaga, Grenada... Ce couvent abritait des filles des familles aisées espagnoles, souvent les cadettes, qui devaient alors vouer leur vie à Jésus. Elles étaient complètement coupées du monde extérieur, à l'exception de quelques visites au parloir évidemment surveillées par la nonne supérieure (deux grilles séparaient la nonne de ses visiteurs pour éviter tout contact physique). Ce couvent était assez "joyeux" et les nonnes vivaient plutôt bien, avec servantes et bonnes conditions d'hébergement (maisons individuelles au sein du couvent) puisque c'était leur famille, très riche, qui payait. Mais tout cela changea brutalement lorsque le Vatican eut vent de ce train de vie, et ordonna alors un vrai rythme de nonne : tout le monde fut alors radicalement logé à la même enseigne (disparition des servantes, cuisine commune, dortoirs, privations...). Ça nous semble complètement ahurissant d'imaginer de telles vies de privation en entrant dans les différentes parties du couvent. On respecte évidemment, mais les deux athées que nous sommes ont du mal à concevoir un tel mode de vie. Aujourd'hui 14 nonnes vivent encore ici, par choix, contre 150 à la grande époque... Leur quotidien se déroule dans une partie du couvent isolée du public. En effet les nonnes carmélites n'ont, par définition, aucun contact avec l'extérieur. 














   Maison d'une nonne


   Vue d'une terrasse

Nous poursuivons la visite d'Arequipa en déambulant tranquillement dans les rues animées, on sent que ça vit ici ! 700 000 habitants tout de même... La ville s'étale sur une surface incroyable. Nous arrivons au marché couvert, immense, conçu par Eiffel, ça par exemple ! À l'intérieur on trouve absolument tout, une vraie fourmilière alimentaire où tous les étalages donneraient envie. Petit faible pour le quartier des "jugos", comprenez des jus de fruits, qui s'étend sur une bonne cinquantaine de mètres. Les vendeuses sont perchées en haut de leur plateforme couverte de fruits et interpellent le client. Avec trois tabourets devant chaque étalage, ça fait du jus à la minute !





La grande place principale est la "plaza de armas", la place des armes, comme il y en a une dans chaque ville du Pérou. Ici elle est belle, avec une grande cathédrale sur un côté et des allées voutées sur les trois autres cotés. À la nuit tombée elle est vraiment bien mise en valeur par les éclairages.





Nous prenons nos petites habitudes alimentaires en mangeant dans des petits bouibouis bien locaux. Menus entre 5 et 10 soles (1€50 à 3€) le soir : une bonne soupe à base de légumes et de pâtes, un plat principal (riz obligatoire souvent accompagné de poulet et de patates) et une boisson chaude. Le midi on a dégoté de très bons ceviches (poisson cru mariné dans une sauce à base de citron) avec patate douce et maïs, hummm que c'est bon !



Nous prenons des informations pour organiser les jours qui suivent, mais il est difficile d'en obtenir lorsque l'on souhaite sortir des circuits très touristiques. Soit on reste classique pour un prix correct au risque de se retrouver avec 50 personnes, soit on sort des sentiers battus mais on doit débourser l'équivalent du budget de 3 jours pour quelques heures. Pour nous qui cherchons à voyager en bus locaux et à nous éloigner des hordes de touristes, les informations sont presque "secrètes" mais nous ne lâchons pas l'affaire et finissons par nous en sortir !
Le Misti nous fait de d’œil, on se tâte vraiment pour en faire l'ascension. Mais on est bien fatigués, on veut marcher au canyon de Colca et d'autres randonnées physiques nous attendent, alors la voie de la sagesse nous décide à faire l'impasse. Philippo, on aura bien pensé à toi...



Du coup on décide d'aller seuls à un vrai paradis, pas si loin d'ici, une vraie merveille très peu connue. Les révélations au prochain article... 


La bise volcanique blanche 





1 commentaire:

  1. Cela me rappelle bien des souvenirs!! Vous avez bonne mine sur les photos, ça fait plaisir à voir, profitez bien de l'amériaue latine!
    La bise,
    Cousin clément

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